Le lundi, j’ai foui…
Le Cave se rebiffe
Jean Gabin – La collaboration Grangier-Audiard-Gabin aux initiales révélatrices aura finalement produit une oeuvre amorale en celle-ci. Faux-monnayeurs, police incompétente, femmes-objets…Rien ne manque, pas même l’excellent argot du grand dialoguiste, à cette distraction qui se synchronise si bien avec le rythme de l’illégalité rendu bêtement polissonne par le traitement tout en douceur.
Le mardi, j’ai foui…
Midnight Express
Alan Parker – Parker s’est exposé à la censure turque avec ce film historique mettant en scène un Américain soumis à la justice toute particulière de ce pays. Et s’il faut en dire une chose en particulier, il s’agit du rythme. Il est cultivé à un point tel de lenteur que, si on ne fait pas attention, on peut aisément décrocher. Rien n’est fait pour tenir le spectateur attentif, c’est à lui de s’accrocher à l’horreur des prisons turques. Quelque part, ce rythme manque d’homogénéité, et perd de sa cohérence lorsque l’action se met soudain à jaillir sans prévenir, et ces rebonds passent le temps avec une langueur toute carcérale très à-propos mais avec le désavantage de ne pas mettre la fin bien en valeur.
Le mercredi, j’ai foui…
Nikita
Luc Besson – Avant de se lancer dans la partie pleinement américaine de sa carrière, Besson confirme avec ce film ne rien vouloir faire comme les autres. Il se s’agit plus de se jouer de la façon de faire en outremer, mais bien de l’intégrer à la recette. Nikita est peut-être le parachèvement de cette mixité, car personne ne fait de films d’action comme lui, qui parvient à distraire n’importe quel spectateur et à le soumettre à ses piques inattendues d’humour, pile au moment où il est gênant de rire. Forte en sentiments et forte tout court, une oeuvre qui ne passe pas par la case arrivée mais dont la fin est aussi à la hauteur.
Le jeudi, j’ai foui…
Caro Michele
Film en langue italienne – Si vous lisez cette critique pour savoir à quoi vous attendre avec ce film, vous feriez mieux de vous préparer à une plongée dans l’Italie la plus exubérante et bavarde. Il n’y a rien de mal dans la façon sans gêne qu’il a de figurer le pays, mais il est aussi difficile de suivre le fil de l’histoire que de trier toutes ces paroles qui ne servent pas toutes à quelque chose. L’intrigue est basée sur l’absence totale et littérale de son personnage principal, une idée qui est presque – mais pas tout à fait – poussée à ses limites d’une plutôt jolie façon. Et si la volubilité préfigure ici l’ennui, il ne faut pas pour autant oublier l’interprète qui l’emploie tant et si bien qu’on en oublie que son rôle est dur.
Le vendredi, j’ai foui…
Edge of Tomorrow
Le samedi, j’ai foui…
Une étoile est née
Film musical – Puisque les USA ont seulement fait des films de ce genre pendant un long moment, il convient d’en relever la différence fondamentale : le traitement des rebondissements négatifs tels qu’ils ne sont pas subis par l’individu, mais par le couple, auquel il est donné ici une place notablement importante. Un vernissage à la naïveté de Janet Gaynor dont on a magnifiquement su jouer des nuances dans le jeu.