Hebdo – semaine 7, 2017


Le lundi, j’ai foui…

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 Le Président

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Jean Gabin – La carrière de Gabin se recycle en politique, avec tellement d’audace dans le propos qu’elle y a forcément causé un remous. Un peu plus long que la moyenne avec ses cent minutes de bobines, Le Président est une grande machinerie de dialogues bien tournés qui y perdent au passage tout leur charme audiardesque. C’est une grande perte pour une création qui ne se retrouve avec pour avantages que la clarté étonnante de ses partis pris. Moins tous publics que la moyenne aussi, c’est un concentré de toute la vérosité politique avec une touche d’humour noir et beaucoup de blabla.


Le mardi, j’ai foui…

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 Birdy

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Alan Parker – Un autre film, un autre genre : Parker ne manque pas de faire un clin d’œil à lui-même avec le bruitage du battement de cœur au tout début, le même que dans Midnight Express. Mais il va s’agir ici non pas d’une histoire vraie dans les prisons turques, mais de celle fictive de deux amis un peu fous. On peut regretter sans doute que l’accent soit peu mis sur le temps qui passe, ce sur quoi le réalisateur avait pourtant insisté avec raison dans sa précédente création. Les relations interpersonnages en sont du coup un peu fluettes, mais l’œuvre de deux heures nous fait vite comprendre que l’adolescence, c’est un thème assimilable à celui de la guerre au Viêt Nam : tous deux sont des arrière-plans, des fonds graphiques bien commodes pour placer le décor. Et une fois cette tâche réglée, le régisseur a tout loisir de nous éblouir dans une toile de sentiments impressionnistes dont on ne se rend compte qu’avec du recul qu’ils sont la sous-couche des justifications à la folie. Côté émotions fortes, on est gâté. C’est un bain perpétuel qui n’a cure de déborder. Et par  ce rythme effréné, on échappe à la rengaine américaine qui préfère jouer de ses atouts émotionnels par petites touches. Et que je te place un travelling génial, et que j’attire l’attention du spectateur sur la qualité remarquable du dressage des animaux ; c’est dans la boîte, il suffit d’y ajouter une fin où les mini-rebondissements s’enchaînent comme au ping-pong pour tresser un véritable bouclier anti-spoiler.


Le mercredi, j’ai foui…

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 Léon

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Luc Besson – Besson a tenu à faire les choses en grand. Pourquoi faire des films à deux balles quand on peut mettre tellement plus de munitions aux USA ? Moyennant quoi il y va un peu fort à vouloir donner l’âme américaine à des scènes qui ne le méritent pas. Cela marche au début, mais c’est forcer le spectateur à rentrer dans un bain qui change vite de registre, et du coup ledit spectateur est un peu pris à contre-pied. Mais le réalisateur sait ce qu’il veut et a très bien trouvé Natalie Portman qu’il révèle ici au grand public. Rien ne saurait menacer le monstrueux équilibre entre l’action et l’humour qu’il a toujours chéri, tout en ajoutant à la recette une bonne dose de sentiments, là on apprécie de ne pas le reconnaître si on repense à Subway.  


Le jeudi, j’ai foui…

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 Caprice à l'italienne

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Film en langue italienne – Un film à sketches qui trahit un corollaire défaut / qualité : l’avantage, c’est que la richesse culturelle italienne s’y exprime dans toute la gloire éphémère des courts-métrages. L’inconvénient, c’est qu’elle implique que des films si courts soient bâclés et n’en présentent qu’un extrait choisi. Il ne s’agit pas là d’œuvres aussi courtes que complètes ; elles révèlent vraiment qu’elles ne sont que l’extrapolation de bonnes idées mais pas creusées comme elle auraient non seulement pu, mais mérité de l’être dans un long-métrage. Agréable et absolument enrichissant, mais un peu décevant d’autre part.


Le vendredi, j’ai foui…

revu

 L'Homme bicentenaire


Le samedi, j’ai foui…

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 Une étoile est née

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Film musical – La version de ce film avec Judy Garland fait près de trois heures, et on ne voit pas passer le temps pour peu qu’on en soit prévenu. Pourtant, la partie qu’on peut considérer comme l’introduction dure une bonne demi-heure et ne s’attache pas franchement à accrocher le spectateur, confiant dans sa bienveillante longueur. Car l’œuvre est à la fois assez longue pour se permettre de démarrer à petit feu, et suffisamment réussie pour ne pas avoir besoin de s’attarder sur les détails relationnels, même s’ils peuvent manquer en masse à qui a vu la version avec Janet Gaynor dans le rôle-titre. Heureusement, « réussie » est un euphémisme : on n’ose imaginer combien la production était sûre d’elle pour créer cet ambitieux projet au ton pas si enjoué que ça, mêlant sur toute sa longueur la beauté des sentiments forts à la dure réalité du showbiz, que le premier Une Etoile est née n’avait pu s’empêcher de mystifier.


Le dimanche, j’ai foui…

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 Los Olvidados

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Film en langue espagnole – Mettant de côté le surréalisme dégoulinant qui l’a lancé, Buñuel adopte des dosages plus raisonnables pour un authentique documentaire sur le Mexico d’alors. Il est un peu difficile de se débarasser du ton monotone des « acteurs » qui récitent (comme précisé, il s’agit de vraies personnes dans leurs vies réelles) et c’en est d’autant plus regrettable qu’ils paraissent vraiment plus à l’aise à la fin. Mais la réalisation est trop belle, le discours trop osé et bien traité pour qu’on puisse en fait critiquer quoi que ce soit d’autre.

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