J’évite généralement de revenir sur les sujets couverts par Linguisticae, mon modèle en termes de vulgarisation linguistique. J’estime la plupart du temps que je n’ai rien de mieux à ajouter après lui.
Si j’écris pour une fois dans la continuité d’une de ses vidéos, intitulée « L’Académie française a encore frappé… » et datant du 20 mai 2020, c’est parce que celle-ci néglige pour moi un aspect important dans la problématique du genre du mot « covid ». Aussi, en des termes bien moins experts que les siens, du haut de mon petit blog, je vais tenter de faire la démonstration de ce que j’entends par là.
Il est préférable de regarder la vidéo avant de me lire (même si le contenu de mon article est lisible sans ça) d’autant que sa qualité n’est guère impactée par ce que je lui « reproche ». Pour résumer : l’Académie française a décidé le 7 mai 2020 que « covid » devait être un mot féminin, et Monté et moi nous demandons pourquoi.
Sommaire
- La connaissance de l’étymologie
- L’usage sémantique
- La force de l’usage
- Post-scriptums à Linguisticae
- Pour aller plus loin
La connaissance de l’étymologie
La première question qu’on peut poser, c’est pourquoi « covid » a, tout d’abord, été spontanément genré au masculin en français. La réponse, c’est qu’on veut parler du « virus du covid », et « virus » étant un mot masculin, c’est tout naturellement que le genre de ce dernier s’est propagé au mot « covid », tout comme on dit « une Switch » car c’est « une console (Switch) ».
Monté de Linguisticae en parle dans sa vidéo : la connaissance de l’étymologie d’un mot joue pour beaucoup dans son genrage. Or, ici, le mot a été genré par méconnaissance de son étymologie.
Rien d’exceptionnel là-dedans du point de vue de la construction des mots. Cependant, c’est tout l’argument de l’Académie, pour laquelle il s’agit carrément d’un abus de langage de mettre « covid » au masculin, puisque c’est l’acronyme de “coronavirus disease”, donc « maladie à coronavirus ». Les acronymes français étant généralement genrés sur la base de leur élément principal, on devrait prendre le genre du mot « maladie » pour « covid », donc « la covid ».
Pourtant, ce n’est pas ce qu’on constate dans l’usage. Sans décréter ce qu’il serait bon de faire, le linguiste va se demander pourquoi cela s’est produit, et la réponse est la métonymie : on désigne (par « erreur ») le virus par le nom de la maladie qu’il provoque, d’où le transfert du genre de « le virus » à « la maladie », résultant en « le covid ».
Toutefois, comme le fait remarquer Monté, il existe d’autres acronymes qui ne sont pas genrés sur la base de leur élément principal. On ne peut pas parler d’abus de langage s’il n’y a pas de règle de laquelle abuser au départ – on devrait plutôt parler ici de tendance. C’est là que s’arrête la vidéo de Linguisticae (à beaucoup de détails intéressants près) et qu’intervient l’aspect sémantique que je voulais apporter.
L’usage sémantique
Ce que j’entends par « usage sémantique », c’est ce qu’on veut vraiment dire quand on utilise un terme. En l’occurrence, en disant « covid », veut-on parler du virus ou de la maladie ?
La prescription de l’Académie n’a pas tant eu pour effet de « changer le genre du mot » ou de « trancher un débat » (qui n’a en fait pas existé) que de donner conscience de cette nuance aux usagers. À moi y compris. Et pour y mettre de l’ordre, il est à mon avis primordial de rappeler l’existence et le rôle théorique des trois mots suivants :
- les coronavirus sont une sous-famille de virus ;
- le SARS-CoV-2 (ou « coronavirus 2 du syndrome respiratoire aigu sévère ») est le coronavirus responsable de la pandémie qui a commencé en 2019 ;
- le/la COVID-19 (ou « maladie à coronavirus 2019 ») est la maladie causée par le SARS-CoV-2.
Aussi, si l’usage fait loi (← grand précepte linguistique), il est bon de comprendre pourquoi l’usage fait tel ou tel choix, afin peut-être d’en tirer le sien en connaissance de cause et non « parce qu’on nous dit de faire comme ça ». En effet, prescrire que « covid » doit être féminin présuppose que le terme soit toujours utilisé pour désigner la maladie.
Or, le mot « covid » peut, dans l’usage, également désigner le virus, par exemple dans la phrase « ma tante a attrapé le covid ». Si cet emploi est sémantiquement fautif (puisque le terme désigne en théorie la maladie), il rend l’attribution du genre masculin par métonymie tout à fait légitime puisqu’on parle bien du virus. Cet emploi est d’ailleurs bien plus commun.
Mais alors, il faut faire quoi ?
Quitte à prescrire quelque chose, cela aurait plus de sens que l’Académie introduise le terme SARS-CoV-2 pour désigner le virus et condamne la métonymie sémantique (le phénomène auquel on doit d’utiliser « covid » pour désigner le virus et non la maladie) plutôt que le transfert de genre auquel on doit ce prétendu « abus de langage »… qui n’en est, comme je viens de le démontrer, même pas toujours un. Mais dans les deux cas, cela n’a aucune importance d’un point de vue linguistique, parce que… l’usage fait loi.
À sa défense (si tant est que l’usage a besoin d’être défendu), le terme SARS-CoV-2 est impratique et ne se popularisera jamais, pas plus que la locution « coronavirus 2 du syndrome respiratoire aigu sévère ». On n’a pas le choix, à raisonnablement parler, de désigner le virus du COVID-19 autrement que par :
- une périphrase (« le virus du COVID-19 », comme je viens de le faire) ;
- une métonymie (« le covid ») ;
- ou une sorte d’antonomase (« coronavirus » est passé d’un statut de nom propre à un statut de nom commun – comme s’il n’y avait que ce Coronavirus – et a donné naissance à « corona », qui est plus familier mais a le mérite de se distinguer davantage).
Chacun de ces choix est, à un certain niveau, un abus de langage.
La force de l’usage
La place de la logique
Si je pouvais revenir au début de la pandémie du SARS-CoV-2 et que j’avais tout pouvoir sur la langue, j’attribuerais le genre féminin au mot « covid » et je le ferais utiliser pour la maladie, puisque c’est théoriquement ce qu’il désigne. Quant au virus, à défaut de l’appeler « SARS-CoV-2 », il n’y aurait pas de mal à le désigner comme « virus de la covid » voire « le coronavirus », car on ne va pas avoir besoin de préciser duquel on veut parler avant quelques années (ou la prochaine pandémie). Ce sont des choix « logiques ».
Toutefois, l’Académie n’a pas l’influence de l’Office Québécois de la Langue Française (ce dernier, qui a tranché très tôt pour « la covid », a suffisamment influencé les médias francophones canadiens pour rendre le féminin standard en français d’outre-Atlantique), et rien ne fera plier la tendance dans l’usage en français européen : pour ce dernier, c’est le covid.
Entre le débat et la prescription, il serait plus épanouissant de contempler la chance que nous avons eue d’assister à la lutte entre différentes pressions linguistiques, dont il faut souvent des décennies pour constater les effets. Sur la question du genre du mot « covid », en seulement trois mois, on a constaté :
- une attribution métonymique du genre de l’acronyme ;
- une dialectalisation du genre de l’acronyme ;
- une antonomase de l’acronyme.
Et ça, c’est beau. Ça, c’est ce qu’une langue fait naturellement, toute seule, tout le temps, jusqu’à se transformer totalement en l’espace de quelques siècles. Ça, c’est ce qu’aucune prescription académique ne changera jamais.
La place de la lexicalisation
Le dernier point de la liste précédente, l’antonomase, est reflété par le fait qu’on n’écrit plus « COVID » mais « covid », c’est-à-dire que le mot est désormais considéré comme un nom commun et non plus comme une abréviation : il s’est lexicalisé. Il a en quelque sorte acquis son « indépendance » grâce à l’usage, et cette indépendance lui octroie une certaine liberté (par exemple celle d’être masculin) tout en le dispensant de bénéficier d’une genèse motivée par la logique, si tant est qu’il ne dispose pas en réalité de la sienne propre, comme le sous-entendent les extraits suivants.
Pour moi, les médias ont commencé par dire « le » car dans « Covid » il y « Co-« , au même titre que dans « coronavirus ». Il était donc logique de dire « le » Covid, au même titre qu’on dit « le coronavirus ». Ici, c’est la motivation linguistique qui explique le masculin. En linguistique, la motivation linguistique c’est le fait qu’on puisse essayer de donner du sens, à partir de la forme. Or pour la plupart d’entre nous, quand on voit « Covid-19 », il est très difficile de voir apparaître une forme là-dedans. Il faut déjà avoir certaines connaissances. Si on prend une personne au hasard dans la rue, elle ne pourra pas vous expliquer le sens de ce mot-là. Pour le commun des mortels, le « Covid-19 », c’est donc la même chose que le virus, et non pas la maladie.
— Sandrine Reboul-Touré (lexicographe), via France Culture
Pour ce qui est de « Covid », des mots qui finissent en « id » (prononcé « id », donc ça exclut « froid » ou « nid ») il n’y en a pas, sauf quelques emprunts masculins (« caïd », « polaroïd », « tabloïd »), ce qui peut influencer le genre qu’on donne spontanément à un mot.
— Maria Candea (docteure en linguistique), via France Culture
Plutôt que de discuter de la « bonne chose à faire », on devrait donc commencer par remettre un tant soit peu en question ce que l’on croit savoir.
Comme souvent, l’Académie s’est faite l’ennemie de l’expression spontanée qui est un atout intrinsèque du langage. On peut d’ailleurs lui reprocher d’avoir créé un débat en faisant mine de le régler. En effet, il y aura maintenant toujours des usagers pour dire « c’est féminin, l’Académie l’a dit » (souvent sans esprit critique ni appui scientifique ainsi que j’ai tenté de le faire dans ce billet), qui stigmatiseront le masculin d’usage. Comme si on n’avait pas assez de guéguerres du genre, alors que tout le monde était bien tranquille à dire « le covid » pendant trois mois. Comme quoi, vouloir réguler, ce n’est pas toujours une bonne chose… Ⓐ
Post-scriptums à Linguisticae
Autres détails qui me firent tiquer dans sa vidéo et que je me permets de relever ici.
Le genre des extensions de fichier — Il me semble improbable que les extensions de fichier (.png, .jpg, .mp3, .wav…) soient toutes masculines parce qu’on dit « un point PNG ». À mon avis, la régularité de leur genrage vient simplement du fait qu’on parle de « fichiers » : un fichier PNG, etc.
Le genre des calques — Monté dit que « FBI » et « CIA » sont genrés en fonction de leur élément principal parce que ce dernier, même en anglais, est un mot français avec un équivalent direct : Federal Bureau of Investigation (masculin), Central Intelligence Agency (féminin). Mais techniquement, dans “coronavirus disease”, le mot “disease” aussi peut être calqué étymologiquement puisqu’il vient du mot “desaise” en ancien français, qui aurait pu donner « désaise » en français moderne. Évidemment, ce n’est pas arrivé et aucun usager ne fera le lien étymologique, mais c’est intéressant de le remarquer dans une problématique où l’on se questionne sur la conscience qu’a le locuteur du contexte étymologique des éléments langagiers peuplant son quotidien. Si “bureau” est 100% transparent et “agency” 90% transparent, qu’est-ce qui fait que “disease” l’est moins ?
Pour aller plus loin
- Le covid 19 ou La covid 19, Académie française, rubrique “Dire, ne pas dire”
- Doit-on dire « le » ou « la » Covid-19 ?, Pierre Ropert, France Culture
Après les médecins, ce sont les linguistes qui s’écharpent. Il est fort ce virus.
Passionnante demonstration au demeurant.
Marciii !
Les linguistes ne s’écharpent jamais sur ce qui doit être. Ils le constatent simplement. Il n’y a rien de scientifique à la prescription. ^^
Y’a quand même pas mal de gens dont le sport favori est de taper sur l’Académie (et le prescriptivisme) en général en disant «seul l’usage doit primer» – ce qui du coup revient à faire du prescriptivisme :p
Mais là effectivement, on a créé un débat là où il n’y en avait pas: on ne va pas non plus cracher sur notre tradition (toute jacobine) de réguler et d’uniformiser à peu près tout et n’importe quoi, surtout quand c’est complètement inutile !
Madame Reboul-Touré a raison, le masculin s’explique par la métonymie sémantique relative au virus, non à la maladie. Personne ne pense à «la maladie du Covid», bien que ce soit ce que désigne l’acronyme; tout comme personne ne pense à un jeu de garçon (mais à une console) en disant «LA Game Boy». Très ironiquement, pour une institution opposée aux anglicismes, en statuant qu’on devrait tous faire la traduction littérale de «covid disease», l’Académie suit une logique anglaise où les compound words (les open compounds, dans ce cas précis) sont une logique de catégorisation systématique qui n’existe pas en français; c’est pour cette même raison (par exemple) qu’on dit «la shariah» alors que tous les médias anglophones disent «Shariah LAW», ou qu’un anglophone dira «Charlie boy!» pour appeler son pote alors que «Charlie» suffira pour un français.
Enfin, ça va faire comme d’hab, les Académiciens continueront à marmonner dans leur coin, écoutés par personne, et le monde continuera bien de tourner (à moins que le, euh «la», Covid ne nous enterre tous !)
Je ne suis pas d’accord avec ta logique de l’extrême inverse : on ne peut pas « prescrire l’usage », puisque la prescription est intrinsèquement artificielle. Promouvoir l’usage, c’est promouvoir l’évolution naturelle. J’imagine qu’on peut être usage-nazi mais je ne demande pas qu’on haïsse collectivement l’Académie non plus.
Je n’avais pas remarqué l’ironie que tu soulèves, mais c’est vrai qu’elle est bien grinçante !
Tout irait bien en fait si les marmonnements de nos antiques régulateurs n’étaient pas sur haut-parleurs. 😀
suffira pour un *francophone, pardon
On est d’accord que j’ai un peu exagéré, mais en poussant la taquinerie, on pourrait se demander où se situe la frontière entre le «naturel» et l’«artificiel». C’est la fameuse opposition «nature/culture», que j’apprends beaucoup à relativiser avec le temps. La volonté de transformer la langue et de se l’approprier, pour des raisons sociales, esthétiques ou simplement politiques, avec des raisons plus ou moins fondées, me semble tout aussi naturelle que les mutations consonantiques ou les évolutions sémantiques. À la rigueur on pourrait parler de processus conscients vs. inconscients, mais plutôt que de les opposer, j’ai toujours l’espoir de voir les deux harmonisés.
«Tout irait bien en fait si les marmonnements de nos antiques régulateurs n’étaient pas sur haut-parleurs»
Roh, faut prendre soin de nos aînés ! Le virus les guette toujours…
[…] (vulgarisation scientifique en linguistique, si si, c’est vraiment intéressant), et/ou lire cet article la […]
L’homme est aujourd’hui abreuvé par les médias et les réseaux sociaux, sans lesquels il a l’illusion de ne rien savoir. Inféodé, il est façonné par la chasse à l’audience et par la pseudo-information instantanée. Dans ce monde, c’est à qui paraitra le moins ringard et le plus prompt. Pour ce faire, l’abréviation ou le mot anglais sont du meilleur effet, et le terme apparemment savant assoit la crédibilité. Quant au mix des trois, c’est un must !
Pour communiquer avec son voisin de palier, chacun a donc tout intérêt à utiliser les mots entendus, quitte à ne pas vraiment savoir ce qu’ils signifient exactement. Moyennant quoi l’usage s’apparente, au meilleur au perroquet flamboyant, au pire au fat ânonnement.
Il est intéressant de noter que, il y a trente-cinq ans, lorsque les médias étaient moins omnipotents, et qu’homo était plus sapiens, on disait « le sida » et « le VIH ». Et puis c’est tout. On dit toujours pareil aujourd’hui. Point final, et foin d’inutile palabre.
Il est encore plus intéressant de noter que, il y a encore plus longtemps, alors que les médias cherchaient tout simplement à se faire comprendre du plus grand nombre, on disait « la grippe » et « le virus de la grippe ». Et puis c’est tout. On dit toujours pareil aujourd’hui. Point final et au diable les comment et pourquoi.
D’un côté, on n’a jamais autant glorifié George Orwell qu’aujourd’hui, et d’un autre, chacun y va de sa petite brique dans l’édification de « Big Web is watching you ».
Vous avez bien résumé le principe de l’usage : on emploie les mots tels qu’on les comprend, et notre interlocuteur les utilise à son tour tel qu’il les aura compris. C’est ce phénomène qu’on considère en science du langage comme le seul repère objectif sur la forme d’une langue (ainsi que comme un des moteurs de son évolution), étant donné que l’établissement d’une norme présuppose une application totale et homogène de ses prescriptions (ce qui ne s’est jamais vu).
En cela, la langue fonctionne comme il y a dix mille ans, et la volonté de respecter un repère donné et arbitraire pour son utilisation est un luxe que l’Homme (cultivé) s’est inventé en Europe au sortir du Moyen Âge (il a balbutié dans l’Europe antique).
Nos Académiciens estiment néanmoins nécessaire de normer et réguler le langage, ce qui a, cette année, généré beaucoup de haine langagière dans le monde francophone alors qu’il aurait été plus simple (vous le dites d’ailleurs) de laisser le terme « covid » suivre le même destin que « sida » et « VIH » ; celui de l’usage.
Ce dernier fait un choix optimal en fonction de différents facteurs inconscients auxquels il doit répondre, tels que la clarté d’expression, la concision et la pression sociale (entre autres) ; le fait que le terme « covid » se soit propagé comme il l’a fait n’est donc pas le produit d’un jugement esthétique comme il me semble que vous le sous-entendez. On peut néanmoins aller dans votre sens quand vous dites que « le meilleur effet » a joué un rôle puisque l’usage a tendance à favoriser les variantes les plus fréquemment employées (donc les « mieux vues / les plus prestigieuses »).
S’il n’y avait pas la science, cela ferait longtemps que les débats entre les défenseurs de l’usage et ceux de la norme m’auraient fait sauter plusieurs plombs. Une étude telle que celle que j’ai tenté de construire ici consiste en quelque sorte à ramasser les objets de valeur laissés sur un champ de bataille par les soldats tombés au combat. C’est enrichissant, instructif, et surtout ça permet de prendre du recul sur ce qui, dans un monde idéal, devrait être – si des soldats ne devaient pas tomber au combat. Le tout sans prosélytisme aucun, évidemment, car vous avez vu comme moi à quoi cela mène.
Pour finir, méfions-nous du repère. Ne ramenons par exemple pas trop vite les réseaux sociaux sur la table, qui sont loin d’être le seul univers connu par les locuteurs aujourd’hui. Et ce d’autant que si sans eux on peut avoir l’illusion de ne rien savoir, le principal problème est à mon avis qu’avec eux, on a parfois celle de tout savoir. De même, Internet n’est pas tant un Big Brother (n’étant pas une entité et encore moins normateur) qu’un environnement grâce auquel les mutations du langage sont différentes et moins réprimées (quoique… parfois davantage, mais c’est plus rare).
Puisque le sujet a l’air de vous intéresser et que je l’effleure à peine, je vous invite chaudement (il fait froid dans notre montagne) à parcourir les documents suivants, sélectionnés parmi une myriade de lectures aussi passionnantes les unes que les autres et plus éloquentes que moi :