Le lundi, j’ai foui…
Le Soleil des Voyous
Jean Gabin – Ah, encore un chouilla et on aura atteint la complète transformation de 1968. Pour l’instant, il manque un an mais on peut déjà sentir un renouvellement certain, incomplet mais rafraîchissant. Finies les simples menaces entre caves en colère, on passe aux jeux de mains et les combats sont surprenamment bien orchestrés. On notera aussi la présence de bolides banalisés chez la police, qui n’en bénéficient en réalité que depuis un an. Au milieu de tout ça, Gabin se fait vieux mais il est toujours le même et il s’apprête assez bien à faire son entrée dans l’ère post-68 qu’il connaîtra peu.
Le mardi, j’ai foui…
Le mercredi, j’ai foui…
Eraserhead
David Lynch – Bon. Ce film a clairement une valeur d’enrichissement cinématographique équivalente à… mettons 100 fois Independence Day. On pourra difficilement avoir vécu voire rêvé quelque chose d’aussi bizarre que cette histoire. On ne pourra pas non plus être insensible à la vision graphique de la chose. Mais on apprécierait que l’intrigue, une fois analysée et approfondie, nous donne un résultat différent d’une simple description des images qu’on a pu voir. Cinq étoiles pour la créativité mais zéro pour le reste.
Le jeudi, j’ai foui…
Certi Bambini
Film en langue italienne – Il est difficile de dire si les réalisateurs voulaient dénoncer la mafia chez les mineurs, ou si ce sujet avait mérité leur attention pour une autre raison, mais ils l’ont bien fait et c’est le principal. Les acteurs sont géniaux, même s’il reste à en déplorer la possibilité d’une interprétation claire ou au moins sous-jacente, comme le confirme avant le générique une citation qui sert presque de mot d’excuse. Un peu linéaire dans son format.
Le vendredi, j’ai foui…
Jusqu'au bout du monde
Une partie vue seulement ! La critique viendra plus tard.
Le samedi, j’ai foui…
Sur les Ailes de la danse
Film musical – On sera ravi de retrouver le légendaire duo Astaire/Rogers dans une nouvelle comédie dansée et romantique. Quoique pour la romance, ils ont un peu changé la recette et ce n’est pas aussi bon : trop de quiproquos, trop vite résolus en plus, et les rebondissements expéditifs maltraitent un peu la crédibilité de leur amour dont ils se plaignent pourtant à longueur de film de la fadeur. Une expérience malheureuse dans une lignée emblématique.
Le dimanche, j’ai foui…
Tourments
Film en langue espagnole – Avec « El », Buñuel prend le contrepied de la façon dont est habituellement représentée la justice au cinéma, par le biais d’un personnage dément qui ne sait justement plus juger de la valeur de la justice. Les avantages qui dans l’histoire sont donnés injustement au fou provoquent un sentiment de frustration qui prouve la réussite de l’oeuvre, mais qui par son vieillissement nous touche aujourd’hui plutôt de manière anxiogène. Le film a de toute évidence mal vieilli aussi du point de vue du jeu très lyrique du personnage, qu’on peut considérer comme du surjeu. Mais il faut savoir apprécier le fond sans le sortir de son contexte, et la forme présente également un curieux choix au niveau du flash back : déjà, l’utiliser était assez anachronique, mais il est en plus en plein milieu de l’histoire, de telle manière que ni on ne s’y attend, ni on le garde à l’esprit. Donc, en résumé : à considérer au-delà de son horrible aspect purement vieillot.