Lundi
Remorques
Un film qu’on peut difficilement ne pas comparer à l’apogée d’une montée en puissance d’avant-guerre dans les rôles cumulant technique et romance dans lesquels excelle Jean Gabin. De beaux dialogues et une mise en scène loin d’être piètre pour les moyens de l’époque dont on ne peut s’empêcher de s’ennuyer car tout a déjà été fait, ce film ne le fait que mieux et on attend la rupture.
Mardi
Les Dents de la Mer
Une oeuvre d’anthologie qu’on aurait pas cru pouvoir vieillir. Et pourtant, du point de vue d’aujourd’hui il devient même compliqué de s’imaginer pourquoi il avait impressionné à l’époque. Ce qui frappe, c’est déjà qu’il n’innove en rien dans le rythme, qui est très lent, et ne profite pas de l’attente angoissée du spectateur pour rendre le mystère plus intrigant encore. Finalement, une seule notion alimente le réservoir anxiogène : la taille du squale, dont l’histoire fait tout un plat et qui est finalement la seule chose dont un spectateur contemporain peut encore s’étonner. C’est une bonne chose que Spielberg ait accédé à la reconnaissance grâce à ce film mais il aurait sans doute été beaucoup plus réussi avec la même ambition mais de meilleurs acteurs.
Mercredi
Charlie
Un beau film tiré d’un beau livre, où Drew Barrymore trouve la place qu’elle mérite et qui la portera au pinacle de ses rôles d’enfants. On est obligé de la remarquer et de remarquer comment elle fait passer le message de profonde affection qu’elle a pour son père…dans le film, pas pour son vrai père. L’oeuvre cinématographique est fidèle à la force du livre jusqu’au bouquet final qui se laisse prendre au piège des effets spéciaux faciles qui sont finalement excessifs. Mais l’étude psychologique des personnages a été étudiée ; l’amateur du livre aimera le film.
Jeudi
A l'Est d'Eden
Vendredi
Tous les autres s'appellent Ali
Un film d’actualité où Fassbinder prend le risque de s’apparenter au film de propagande nazi tant les allusions innocentes à Hitler et le racisme y sont prégnants. Lui-même joue le rôle d’un personnage raciste au possible mais tout son art réside dans sa réussite à montrer un amour jugé immoral, un amour qui s’explique et se justifie très bien par la phrase d’introduction « Das Glück ist nicht immer lustig » (« Le bonheur n’est pas toujours drôle »). Très clair dans ses objectifs, le film ne frustre pas par sa fin qu’on attend très fassbinderienne ; au contraire, c’est une fin ouverte qui relativise l’eau-de-rose sans être absolument triste. Délicat et poétique, révélateur des us de l’époque en Allemagne.
Samedi
Fame
Une comédie musicale comme aucune autre, où la musique et la chorégraphie traditionnelle qui l’accompagne sont introduits dans l’histoire non pas comme si de rien n’était, comme si c’était un épisode musical dénué de sens dans une histoire normale ; ici, les numéros dansés et chantés font partie intégrante de l’histoire ; ils ne sont pas ignorés par les personnages et causent le trouble, puisque lorsque les protagonistes envahissent les rues de New York pour danser, ils se font sanctionner par la police. Un style qui marque, et valorisé par une réalisation qu’on sent musicale jusqu’à la moelle ; l’arrière-plan est étudié comme cela ne le serait pas dans un spectacle, mais pourtant tout fait penser à un spectacle, du fait qu’on sent que l’oeuvre s’essaye à refléter le milieu estudiantin des arts. Des comédiens de talent dans un film pluridisciplinaire sans fausse note !
Dimanche
La Guerre des Mondes