Lundi
La Bandera
Ce film est dans le même registre très vieux et très rébarbatif que les autres premiers films de Gabin, avec toutefois une différence notable dans la représentation assez crue qu’il fait de la violence. Gabin assume parfaitement un rôle inhabituel de personnage grossier et violent qui se met à l’abri de la justice dans la Légion étrangère. Historiquement, il est fascinant à pile et à face : d’un côté le contexte du tournage ne se prête pas à un film sur la guerre (surtout pas dans un autre pays que la France), et d’un autre, quand on y pense a posteriori, à l’orée d’une véritable guerre. Pour qui a la patience de détailler une si longue carrière d’ancien acteur, ce film sort un peu du lot.
Mardi
The Face of Love
La fulgurance avec laquelle le décor est planté laisse peu de temps au spectateur pour se mettre dans l’ambiance de l’oeuvre. On a à peine l’occasion de remarquer à quel point des détails compactés en une courte scène font partie du nécessaire à la compréhension de l’histoire. Laquelle exploite le maximum de son potentiel émotionnel avec le minimum de musique, de moyens matériels et même de dialogues. Faisant indifféremment pencher la balance de l’interprétation du côté drame ou du côté sentimental au fil des scènes, le crescendo des révélations aboutit à un maelstrom de complexité doté de toute la monstruosité que peut avoir une telle vie fictive, voire folle. Pas forcément un exemple dans les meilleurs films à l’eau de rose mais incontestablement réussi des points de vue « art » et « divertissement », avec une pensée pour Annette Bening qui sait tellement bien gérer le malheur dissimulé de son personnage accablé.
Mercredi
Maggie
Jeudi
La Belle et la Bête
Dans l’audace de reprendre ce style d’animation au moment où l’animation moderne commence de prendre le dessus, La Belle et la Bête version Disney se compense avec des clins d’œil qui rendent hommage aux vieux dessins animés tout en offrant une transition intéressante aux Disney futurs. Mignon, vaut le coup d’être vu pour se distraire.
Vendredi
Est-ouest
Dans une représentation magistrale de l’ambiance qui nous renvoie dans la terreur du régime soviétique, où tous les acteurs croient en leurs rôles, constater leur côté complètement bilingue est plaisant. Un beau film historique.
Samedi
Dimanche
Coraline
Dans une animation assez fantasmagorique d’un monde pourtant physiquement crédible, qui ne paye pas de mine dans ses allures de pâte à modeler, se cache une élégance rare dans le déroulement où interviennent des transitions uniques. L’oeuvre fait de beaux parallèles, d’abord entre la morne réalité – n’espérez pas vous émerveiller des couleurs et de la joie de vivre dans ce film ! – et un rêve charmant, puis entre ce même rêve et la réalité qui est devenue belle sans pourtant changer. Car ce que ce film réussit, c’est de faire changer le spectateur en lui faisant même croire à l’idéal du deuxième monde telle qu’on le voit dans le film. Un film d’animation pour grands, qui sans faire peur aux petits, leur laissera une trace étrange dans l’esprit en attendant qu’ils appréhendent tout le surnaturel du film.