Lundi
Le Journal d'Anne Frank
Ce long film pourrait faire une excellente pièce de théâtre si seulement un drame aussi intense pouvait être mis en scène sur les planches. Reflet parfait de l’angoisse, de l’espoir et de la promiscuité, il transporte le spectateur dans la guerre durant si longtemps et d’une manière si lente qu’on a l’impression de pouvoir faire abstraction de la capacité des films à réduire le temps et diminuer les vraies émotions qu’il veut dépeindre. Un des rares vieux films capables d’immerger complètement sans les coûteux effets modernes, et en dépit de l’environnement très pauvre. Ceux qui connaissent la vraie histoire en oublient de déduire la fin du film et espèrent, doutent et ragent avec les personnages. Un hommage brillant.
Mardi
Le Nombre 23
Un film à spoiler où tout s’emmêle tellement que les révélations prennent un bon quart d’heure, et que trois visionnages sont encore insuffisants pour tout cerner. A limite de l’effrayant et de l’angoisse, cette oeuvre manque malheureusement un peu de tout pour être vraiment profonde. Mais pour ce rôle unique dans la carrière de Jim Carry pour un film où on peut interpréter le fond de la chose comme on le désire, de la paranoïa pure et simple à une signification divine, le film vaut le détour. Somme toute assez prenant, il a l’avantage de son sujet et de l’originalité de son traitement, par l’image notamment.
Mercredi
Batman et Robin
En bon Marvel, un concentré de jeux de mots douteux dont le débit est comparable à celui des mitraillettes de la police. Laquelle, comme dans tout bon Marvel toujours, est passablement inutile, soit dit en passant : les héros font tout. Récité et surjoué, au happy end frustrant et choquant par sa niaise simplicité ; on se demande ce qu’est allé faire Clooney dans cette pataugeoire.
Jeudi
Le Deal
Comme si Mocky s’était adapté aux standards des comédies policières le temps d’un film, on retrouve dans celui- ci les caractéristiques d’un tel film avec la griffe du réalisation plus discrète bien qu’indiscutablement présente. Toujours pas d’un grand intérêt mais plus distrayant que d’habitude.
Vendredi
Le Juif Süss
Très révélateur sur la nature insidieuse de la propagande antisémite, ce film cache son message derrière une fort belle réalisation et le prétexte d’évènements historiques. Il va même jusqu’à concéder que la nature humaine est commune à tous. Devenu un documentaire sur l’antisémitisme, il est aussi devenu une oeuvre-d’art aux moyens étonnants et au scénario loin d’être décevant.
Samedi
Le Cinquième Élément
Cette célèbre réalisation de Luc Besson se révèle être un piètre assemblage de révélations inabouties. Les races extraterrestres sont sauvagement imposées au spectateur, tout comme leurs relations avec l’homme ; elles n’ont pas d’histoire propre et « son »…à prendre ou à laisser, sans plus d’explication. Le Mal est le Mal. Voilà. A admettre et à s’en débrouiller. L’amour survient, donc le Mal meurt. Voilà. C’est tout, et largement insuffisant. Dommage car il aurait très bien été possible d’y mettre un peu plus de mystère sans devoir passer par un grotesque carnaval d’absurdités comme congeler des hommes pour les camoufler…Et le film a ses bons côtés, la musique (toujours en accord avec l’action) en étant une. Mais les personnages sont bien trop caricaturaux et le scénario trop simplet. Décevant donc.
Dimanche
Les dix Commandements
Ce film dispose de tellement de moyens et montre tellement de gens que cela en occulte presque tout le reste ! Les dimensions de la réalisation sont assez époustouflantes. Heureusement, on a tout le temps de rentrer dans le film, et quand on y parvient, c’est conforme aux promesses de l’introduction : un pèlerinage dans les pas de Moïse. A un tel point qu’il est choquant de voir les effets spéciaux sur les colonnes de flammes, qui non seulement sont la chose la plus démodée du film, mais en font ressortir comme un rappel à la réalité. Mais ce n’est qu’une nouvelle preuve que le film est crédible, et on l’espère, fidèle à la véritable croyance ! Un oeuvre pharaonique qui semble durer bien moins que trois heures et demi.