Cinébdo – 2018, N°18 (Rêve de singe, Chef, Astérix et les Vikings)


Ce format consiste en une compilation de mes critiques sur les films que j’ai vus dans la semaine.

Dans l’hebdo de cette semaine :

  • Rêve de singe (Marco Ferreri, 1978) ;
  • Chef (Jon Favreau, 2014) ;
  • Astérix et les Vikings  (Stefan Fjeldmark, Jesper Møller, 2006).

Trois films pour une note moyenne critique de 4,3/10 et appréciative de 6,3/10.

Seulement trois films car ceux du mois de mai suivront une formule différente pour cause de vacances. Je ne sais pas encore à quoi ça ressemblera, mais la quantité changera sûrement plus que l’écriture ! Merci de me lire !


(J’écris par passion de l’écriture et de mes sujets, mais c’est encore mieux d’avoir l’impression de ne pas être seul. Si vous aimez cet article, cliquez sur le bouton « j’aime », laissez un commentaire, voire partagez si vous en avez envie. Sinon, vous pouvez juste lire, c’est bien aussi. Merci beaucoup !)


Image d’en-tête : Chef ; films 99 à 101 de 2018

c3r5*

Lundi : Rêve de singe

(Marco Ferreri, 1978)

« Thématique : Gérard Depardieu»*

Pour des gens comme Marco Ferreri, le sens est la perle au cœur d’une huître, qu’en tant qu’artistes ils vont faire de leur mieux pour enjoliver. Sauf qu’en fait d’huître, le sens de Rêve de singe est renfermé par un mollusque dont l’impénétrabilité n’a d’égal que celle de la vie. Normalement, l’étrangeté d’un scénario original enveloppé dans des séquences qui ne sont pas absconses promet toujours un caractère spécial dont les acteurs sont d’ailleurs porteurs, mais si quoi que ce soit imprègne l’esprit du spectateur à la lecture du film, ce n’est que de la fadeur. Que je ne prétends pas expliquer. Peut-être le film a-t-il été réalisé dans une humeur morose ? Toujours est-il qu’on ne sait pas où se mettre quand Ferreri part sur du grandiloquent, notamment avec la poupée géante moche à l’effigie de King Kong ; caricature ? Dérision ? Ou bien se prend-il au sérieux ? Rien de tout cela n’est convaincant.


 

c7r9*

Mardi : Chef

(Jon Favreau, 2014)

« Thématique : Dustin Hoffman »*

Chef : un film de cuisine avec tout l’attirail de vocabulaire francisant qui va avec, et les efforts habituels pour que le spectateur s’autosuggère les odeurs qui peuplent son univers. Première impression ? Filmer de la bouffe ne se fait pas en claquant des doigts, et Favreau sait le faire. Ainsi qu’on peut le lire, et ainsi qu’une scène post-générique en témoigne brièvement, il a été coaché pour cela, mais ça ne fait pas tout.

L’œuvre met quelque temps à monter en température, hésitant un peu trop entre l’appât facile du drame et celui moins commode du feelgood inconditionnel, mais il finira par faire le bon choix (je parle du second, pourtant il est de premier choix). Il se charge logarithmiquement en émotions sans tomber dans le piège tendu par un sbire du drame : la confrontation apportée par le personnage d’Hoffman. Heureusement, l’un comme l’autre feront long feu. À se demander s’ils étaient vraiment utiles, car cela ne fait que précipiter un peu plus l’acteur dans la fadeur de ses récents rôles.

Une autre chose qui freine la montée en puissance de l’histoire est le rythme. Il est de prime abord effréné pour rien, et n’acquiert sa valeur d’outil qu’avec la maturation, qu’il n’atteint pas sans être par moments risible. Dans sa première partie, le scénario est également cousu d’opportunités ratées, ce qu’on ne peut juste expliquer par la dignité du personnage du chef.

Mais le scénario a un atout : il n’est pas coincé le moins du monde et fait un rebond de géant qui marque le coup de feu. Le rythme se rode ; la musique est géniale ; le climat californien, puis floridien, puis transaméricain, est restitué de manière fascinante. L’intégration de la culture mexicaine et de sa langue se fait en douceur, sans que le réalisateur passe pour autant à côté de l’occasion de faire une petite critique économique – mais politique ? Grands dieux, non – au sujet des Mexicains qui finissent dans les maisons des riches. Et puis le naturel ultra-bien peaufiné prend le dessus : le trio Favreau – Leguizamo – Anthony (Emjay de son prénom) fonctionne vraiment bien, associant la beauté simple du road trip avec celle de la famille américaine et d’une bouffe bien grasse avec tant de précision qu’il faut se raisonner pour ne pas leur courir après en bavant.

Mais croyez-vous que Chef s’arrêterait en si bon chemin ? C’est aussi un film très moderne, qui utilise la notion de réseau social au-delà des écrans intégrés à l’image. En fait, une bonne partie de l’histoire n’aurait pas lieu si Twitter n’y figurait pas, et il tient bien son rôle, sans mièvrerie ni cliché… Ou bien les clichés des réseaux sociaux sont-ils encore à construire ?

Bref, un monument du feelgood dont la magie déborde parfois un peu de la marmite (le permis pour le camion-restaurant sort un peu de nulle part) mais surtout pour éclabousser l’exploration non bâclée des étapes que les personnages traversent, ce en quoi le rythme est pertinent. Chapeau ! Ou plutôt « toque »…


c5r5*

Mercredi : Astérix et les Vikings

(Stefan Fjeldmark, Jesper Møller, 2006)

« Thématique : Astérix (animés) »*

La première incursion des dessins animés de la franchise Astérix dans le monde de la production moderne à grande échelle ! On y perd Pierre Tornade mais Roger Carel est bien là, fidèle au poste, accompagné cette fois par Lorànt Deutsch. Autre bonne nouvelle, ce sont des Vikings (danois) aux commandes. C’est donc prometteur, mais c’est sans compter que la production est extrêmement disneyiforme. Mais avant qu’on s’en rende compte, il faut passer par les cahots d’un humour rarement conforme à la BD et qui fait mouche une petite moitié du temps. L’animation apporte un vent (du Nord) de fraîcheur, mais le film ne sait pas mettre l’œuvre originale en images animées de sorte que les anachronismes ne deviennent pas n’importe quoi.



* Les barèmes montrent le ressenti et l’appréciation critique. Entre guillemets est indiquée la thématique.  Plus de détails ici.

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