Ce format consiste en une compilation de mes critiques sur les films que j’ai vus dans la semaine.
Dans l’hebdo de cette semaine : Je vous aime (Claude Berri, 1980), L’Inconnue (Giuseppe Tornatore, 2006), Woyzeck (Wim Wenders, 1979).
Stats :
- cet hebdo contient (seulement) 3 films
- que j’ai critiqués à hauteur de 3,7/10
- et appréciés à hauteur de 3/10 (ça peut pas toujours bien se passer).
(J’écris par passion de l’écriture et de mes sujets, mais c’est encore mieux d’avoir l’impression de ne pas être seul. Si vous aimez cet article, cliquez sur le bouton « j’aime », laissez un commentaire, voire partagez si vous en avez envie. Sinon, vous pouvez juste lire, c’est bien aussi. Merci beaucoup !)
Image d’en-tête : Je vous aime ; films 166 à 168 de 2018
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Lundi : Je vous aime(Claude Berri, 1980) « Thématique : Gérard Depardieu »* |
La réunion par Berri d’un casting très musical (Gainsbourg + Souchon) pour une romance qui va se jouer au charisme. Bizarrement, le film présente un gros point commun avec celui que j’ai vu la veille (Le Fantôme de la liberté de Buñuel) : j’ai mis une bonne demi-heure à comprendre comment il fonctionnait, et ç’a fait sauter un point du score.
Il s’agit en fait d’un film uniquement romantique mais peu conventionnel, voire à reculons, car il mélange les épisodes de la vie du personnage de Catherine Deneuve au travers de ses aventures, et ce tous azimuts : les bas et les hauts, les coups adroits et les coups gauches. Bon départ sur un pied d’originalité, donc. Mais il aurait fallu convaincre Claude Berri de ne pas écrire les dialogues, qui sont d’une platitude à faire pâlir un inconditionnel de Jacques Demy en plein visionnage des Parapluies de Cherbourg, et corrodent les personnages quand le charisme des acteurs ne les y rend pas invulnérables (Deneuve et Gainsbourg, Depardieu en retrait pour le coup).
À la force du temps qui passe, le scénario s’éclaircit peut-être, mais il se donne aussi toute la marge nécessaire pour nous ennuyer ; les hauts deviennent les bas et vice versa, jusqu’à ce que la notion d’amour, concept central s’il en est, ne qualifie plus qu’une bouillie scriptique grisâtre, morne et même sordide. Notre foi, en tant que spectateur, en l’éternel recommencement que le grand sentiment constitue et symbolise, se dissout, et nous condamne à vivre au moins le dernier quart d’heure dans l’attente de la délivrance.
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Jeudi : L’Inconnue(Giuseppe Tornatore, 2006) « Thématique : langue italienne »* |
La Sconosciuta, un énième drame social sorti du continuum cinématographique franco-italien contemporain, qui nous offre notre content de jeux d’acteurs hermétiques pour des rôles qui font la gueule et de sur-réalisme (à ne surtout pas confondre avec surréalisme). Cet opus nous agresse immédiatement de sa courtoise arrogance, poussant trop vite le spectateur à être familier de ses personnages, et diffusant sans modération sa musique anxiogène avant même qu’on soit fixé sur l’objet de l’histoire.
L’ambiance est sordide et pétrie de malhonnêteté et de violence, sans contrepoids. C’est un long film qui cache bien son jeu, et heureusement, ces aspects finissent par être justifiés in extremis et avec un charme certain dans l’adroite manœuvre scénaristique qui s’opère dans sa dernière partie. Toutefois, le point de non retour avait été franchi ; désagréable d’atmosphère, L’Inconnue se rend désagréable aussi de propos dans des dimensions impardonnables, caractérisées notamment par le retour en mode Terminator du « méchant » à qui l’on a également prêté le caractère de Rocky et la voix de Dark Vador pour l’occasion, le tout enfermant l’ambiance théâtrale dans une pure interprétation, une coquille à un temps que le visionneur doit faire passer tout seul.
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Vendredi : Woyzeck(Wim Wenders, 1979) « Thématique : langue allemande »* |
Woyzeck, un film-jouet : tourné en dix-huit jours, vu en quatre-vingts minutes, on s’en fait une idée en cinq : c’est l’exploitation concentrée d’un nouveau duo Herzog-Kinski que ce dernier est censé caractériser à lui tout seul. Mais sans surprise, un film si court et si lent n’a pas grand chose à dire ni à faire dire. De gros plans en paysages humides, Woyzeck laisse Kinski l’interpréter en roue libre, sans permettre à son ahurissement permanent de décoller du premier dan de la performance théâtrale. On appréciera les onces de spontanéité et la technique qui vient çà et là flirter avec le grand public quand l’horrible musique ne l’endort pas. Oubliable.
* Les barèmes montrent le ressenti et l’appréciation critique. Entre guillemets est indiquée la thématique. Plus de détails ici.