Le lundi, j’ai foui…
Maigret et l'Affaire Saint-Fiacre
Jean Gabin – Un Maigret au schéma très classique rehaussé par des dialogues d’un Audiard performant quoique pas flamboyant, où l’expression filmique se ressent dans de très beaux plans châtelains à la répétitivité monotone mais confortable. Attention toutefois à ne pas vous laisser distraire, car un élément manqué et n’importe qui s’y perd.
Le mardi, j’ai foui…
Frankenweenie
Tim Burton – Comme d’habitude, Tim Burton a eu une idée unique et a su trouver les moyens de faire un film à son image. En confortant son talent dans l’animation, il exprime pour une fois d’une façon distrayante et légère son goût pour le macabre.
Mais il prouve une fois de plus aussi qu’il est vulnérable face à l’aspect commercial du cinéma : il va trop loin et se laisse aller à des excès grossiers dans un scénario plaisant qui part soudain dans tous les sens. Pourtant, le spectateur était tenu avec génie dans une intrigue à la frange entre le rire et l’angoisse morne, ce qui fait de Frankenweenie une réussite globale. Dommage qu’il dure une minute de trop, un ultime rebondissement venant sauver l’histoire de ce qui aurait pu être une fin géniale. Non : Burton a préféré jouer la négation de tout ce qu’il avait construit dans cette oeuvre, en confirmant que le n’importe quoi était un choix de fin justifié. Personnellement, pour cet ultime débordement, ma note tombe de deux étoiles.
Le mercredi, j’ai foui…
King Kong 2
King-Kong – La suite de trop par excellence, où ce qui avait été bien dans le premier est bêtement repris de la même manière, tandis que les anciens acteurs se désistent avec sagesse et que le scénario suspend l’incrédulité si haut qu’elle ne redescend pas. A éviter.
Le jeudi, j’ai foui…
Abyss
Le vendredi, j’ai foui…
L'Ami américain
Film en langue allemande – Wenders atteint ici le parachèvement, au pinacle de sa vision de l’Allemagne et du cinéma et en même temps du véritable divertissement. Cela prouve en tout cas qu’il est tout sauf un réalisateur borné, pour savoir une deuxième fois se renouveler dans, cette fois-ci, une création aux dialogues riches au cœur d’une intrigue bien formée et saupoudrée d’acteurs de différents horizons, de l’Allemagne aux USA en passant par la France. Un compromis artistique des plus admirables et en plus pas dénuée de sens profond.
Le samedi, j’ai foui…
En suivant la flotte
Film musical – Les films musicaux avec Fred Astaire et Ginger Rogers pourraient faire l’objet d’une riche et répétitive thématique…il y a de tout et celui-ci est à mettre avec les plus pauvres, quantité oblige. La direction artistique est bien sûr de taille, mais l’intrigue semble aussi trouée qu’un gruyère pour être remplie des passages dansés qui n’arrivent pas pour autant avec naturel. Tout ça pour un final très court.
Le dimanche, j’ai foui…
La Peau douce
De quoi frapper le spectateur avec toute la lourdeur et la mollesse de la Nouvelle Vague. Difficile d’y trouver le confort, puisque le jeu des acteurs comme la post-synchronisation médiocres ou la longueur outrancière nous en éloignent.