Lundi
L'aile ou la cuisse
Comment ne pas se répéter en rédigeant la critique des grands de Funès ? Il n’y a rien qui puisse lui barrer la route quand il entre dans ses célèbres grandes envolées, même parfois une piètre réalisation. Or ce film a un beau scénario, un beau montage ET de Funès. Son duo avec Coluche est inattendu mais il fonctionne à merveille. Souvent, les bons films montent en puissance, ou à l’inverse, régressent peu à peu dans leur réussite. Mais au visionnage de celui-ci, c’est un aboutissement constant qui se présente aux yeux du spectateur, une réussite absolument linéaire.
Mardi
Jakob le menteur
Si l’ambiance est à son avantage, avec sa représentation de l’enfermement, ce film se risque à un scénario parfois naïf au milieu d’une réalisation globalement réussie. Soubresauts d’espoir, guérisons miracles, synchronisation acrobatique pour un happy end classique : tout cela gâche l’éventuelle réussite du portrait historique qu’il présente. En revanche, c’est une très fine analyse pour la justification du mensonge, mitigée et objective.
Mercredi
Le Contrat
Peut-être ce film se voulait-il le remake du précédent tournage de Schwarzenegger, car on y retrouve un contexte tout à fait similaire et une intrigue ressemblante, où un ancien héros de la police aujourd’hui reconverti en simple shérif est rappelé sous les hauts ordres pour une mission compliquée qu’il mènera de toute manière à bien à coups de muscles et d’une ruse grossière. Contrairement au film précédent de Monsieur Muscles, pour rester dans le domaine comparatif, Schwarzenegger n’y a ici aucune classe. La scène où il s’équipe de tant d’armes est refaite elle aussi mais il ne s’en dégage aucune puissance qui pourrait faire dire au spectateur qu’il n’est pas blasé. Et comme tous les films avec lui, c’est une oeuvre très vieillotte : les moyens au service de l’ennui.
Jeudi
Il gèle en enfer
L’éternelle quête de romantisme de Mocky prend de plus en plus forme, avec ici une critique sempiternelle de l’autorité, et la défense relativement nouvelle du nudisme. Sous le camouflage du vol, encore une critique sociale très réussie même si l’amateurisme demeure : les moyens sont excessivement pauvres et Mocky lui-même semble réciter les paroles.
Vendredi
Alerte à la bombe
Daté mais anti-stéréotypique à souhait, ce qui lui accorde un avantage majeur. Le suspense se révèle inutile puisque le pirate est celui qu’on s’attend être, mais on peut tout aussi bien tomber dans le panneau, pour le plus grand plaisir du spectateur averti. Dans un univers fermé, on nous présente bien quelques personnages qui vont devenir le fil rouge autour duquel vont s’orchestrer tous les autres évènements : le scénario est comme un poisson dans l’eau d’un monde peu adapté au cinéma.
Samedi
Abattoir 5
Onirique est le mot qui décrit le mieux ce film. Compliqué à comprendre et parfois même fatiguant tant que rien ne se démêle, c’est pourtant un chef-d’oeuvre dans la catégorie des films à plusieurs interprétations possibles : don, folie ou simple absorption de l’écrivain dans son oeuvre ? Il ne peut pas y avoir deux personnes qui comprennent ce film de la même manière. Sans moyens ni casting de rêve, cette oeuvre nous plonge dans une fantasmagorie envoûtante qui prouve bien que les meilleurs films ne sont pas forcément chers et bourrés d’effets visuels.