Lundi
Le Jour se lève
On pourrait presque dire que c’est dommage que le film n’ait pas fait le choix de sortir des sentiers battus du cinéma français de l’époque, car il a deux facettes qui le rendent unique : d’une part le long flash-back qui n’est pas du tout typique de l’époque et dont la mise en oeuvre étonne, avec son annonce textuelle en début de l’oeuvre. Et d’autre part les dialogues de Prévert, pas plus impressionnants que ça mais qui donnent tout de même un aspect vivant à la chose. Dans tout ça, Gabin est lui-même, et son charme en est réduit mais le mettent en valeur en même temps ; bref, suffisamment original pour être attrayant.
Mardi
Sugarland Express
Un road-movie historique où le talent pas encore reconnu de Spielberg se voit dans certains plans techniquement étonnants tandis que se déroule le scénario attrayant…ou plutôt rendu attrayant puisqu’il s’agit d’une histoire vraie. Les personnages en particulier sont charismatiques et jouent à la ligne de crête entre le versant stéréotypé et le versant trop ostensiblement réel. Bien, quoique peut-être trop romancé pour qu’on puisse sentir la morale de cette vocation reconstitutive.
Mercredi
Dead Zone
Je parle ici en connaissance du livre : difficile de ne pas être frustré par l’intrigue du film quand celle du roman adopte déjà un point de vue cinématographique ; on s’attend à ce que le film choisisse une voie au détriment des autres, mais toutes les petites histoires sont exploitées telles les chapitres du livre et il faut s’en satisfaire. Pour ceux qui s’attendent à retrouver le style de l’écrivain dans le film, il n’y a en revanche pas de déception et c’est sans mauvaise surprise qu’on se laissera bercer par la prestation de petits acteurs dans de tels rôles.
Jeudi
La Mouche 2
Une fois qu’on part du principe que le film sera de toute façon une exécrable suite commerciale, on ne peut plus guère y trouver que des qualités. Le film de Cronenberg a ici été repris par son responsable des effets spéciaux. Résultat : une bonne continuité dans le gore, des effets exhibés et un lien de plus en plus flou avec le fameux diptère, ce qui a aussi sa part avantageuse car c’est une autre histoire qui commence. Dans cette histoire, on peut constater avec une certaine satisfaction que la créature garde un fort côté humain ; un fil rouge inhabituel pour un scénario aussi brutal qui s’avère miraculeusement une bonne recette. Hélas, à part ces quelques points forts, il n’y a pas grand-chose d’autre que de piètres acteurs et un petit budget. Le comble est atteint quand les personnages annoncent qu’ils ne savent plus quoi faire ; un aveu qui reflète bien l’impasse que représente cette oeuvre.
Vendredi
Quand passent les Cigognes
Un film de guerre comme on en a vu tant d’autres, de tous temps, et en particulier sur le sujet bien précis de la Seconde Guerre mondiale. Avec toutefois ici l’immense originalité d’un point de vue russe et mis en scène comme tel. L’oeuvre tire non seulement sa force du sujet et des émotions très peu politisées qu’il transporte mais aussi de plans assez étonnants, entre travellings compliqués et autres scènes techniquement pas banales. Une plongée dans un sujet récurrent d’une façon qui change de l’habitude.
Samedi
Gangs of New York
Une grande oeuvre de Scorsese qui parvient presque, pour une fois, à noyer le talent de diCaprio au moyen d’une ambiance haute en couleurs et de Daniel Day-Lewis si performant dans ses rôles millimétrés. Au sens figuré comme au sens propre, la couleur est le cœur du film, puisque l’image est retouchée, apparemment dans le but de mêler les troubles sanguinaires de la toute jeune New York à l’analogie au western. L’introduction post-apocalyptique nous plonge directement dans cette saga sur les origines sanglantes des Etats-Unis, plein de violence mais qui ne cesse pas de distraire.
Dimanche
Le Truman Show
[…] Gangs of New York […]