Rencontre avec Joe Black (1998)
Et si au crépuscule de votre vie, vous fasciniez tellement la Mort que celle-ci vous proposait un marché : lui servir de guide dans le monde des vivants en échange d’un sursis ? C’est justement ce qui arrive à Bill Parrish (Anthony Hopkins), 65 ans, quand il reçoit un soir la visite d’un jeune homme (Brad Pitt) dont le corps fraîchement décédé est emprunté par la Mort qui a décidé de « prendre des vacances » auprès de lui. Sans artifices ni effets spéciaux, on suit Joe Black, identité sous laquelle Bill présente le jeune homme à ses proches, qui découvre la vie humaine, ses bons et ses mauvais côtés. On peut comparer Joe à un enfant, qui découvre le monde avec une certaine innocence : goûter à des plaisirs simples comme le beurre de cacahuète, être profondément touché par le désespoir d’une vieille femme mourante ou bien tomber amoureux pour la première fois. Soutenu par une bande originale discrète mais néanmoins de qualité ainsi que par des décors riches et soignés, ce film de trois heures réussit l’exploit de nous présenter la Mort sous un jour auquel on n’est pas habitué, plus humaine, tout en montrant, pour une fois, Hopkins sous les traits d’un père de famille aimant et victime de la cupidité de certains de ses associés, loin des personnages immoraux qu’il incarne pourtant avec excellence.
[…] Voyez aussi la critique de mon ami Linedwell →ici. […]