Lundi
La belle Equipe
Voilà un film qui sort incontestablement du lot de ses semblables – que ce soit d’autres œuvres avec Jean Gabin ou simplement des contemporains. Il convaincra facilement jusqu’aux plus ronchons que les acteurs de l’époque n’agrémentaient pas leur jeu de simagrées superflues. L’émotion est rendue dans les plus moindres détails, de l’effervescence de la victoire et du gain jusqu’à la souffrance de la perte. On s’étonnera de gros plans anachroniques qui transmettent pourtant un si vif sentiment de fraternité. Et retrouver le stoïque et costaud Gabin dans ce conteste sera une grande satisfaction aussi.
Mardi
Le Jour où la Terre s'arrêta
Un rôle intéressant pour Keanu Reeves qui lui permet d’exploiter au maximum son talent…d’inexpressivité. L’impression qui en ressort serait bien si on n’était pas assommé à chaque scène de l’exhibition d’une technologie tape-à-l’oeil tellement peu crédible et superflue, autant dans le film qu’elle le serait en vrai. Un petit film de science-fiction pour les inconditionnels du genre, qui étonne néanmoins sur un aspect pourtant très cher aux américains : il n’y a aucune intrigue amoureuse dans l’histoire, et c’est extrêmement rare.
Mercredi
A Merry Friggin' Christmas
Désolant de mièvrerie, il fait passer la pilule en s’annonçant ostensiblement « film de Noël ». Hautement crispant dans sa volonté de dire que faire croire au père Noël aux enfants leur est bénéfique, il fait passer la pilule en expliquant que c’est un voile mis devant les yeux des enfants pour leur masquer l’horreur du monde dont ils prendront conscience un jour. Si le contraste entre la fadeur de la famille et l’ardeur de Robin Williams dans son rôle de pépé ronchon est volontaire, il est bien joué. Mais difficile tout de même d’être positif sur ce film sans l’excuser en disant que c’est un film de Noël, alors que le peu de mystère aurait pu être montré de façon moins matérielle et donc plus agréable.
Jeudi
Sortilège
Une belle idée, pas neuve mais prometteuse, que de transposer le conte de la Belle et la Bête dans le moderne. Et elle est d’ailleurs très bien portée au grand écran, avec un lien assez fort entre l’image pas vraiment conventionnelle et la musique, dont toute la modernité est exploitée avec « minutiosité ». Dommage que l’histoire n’ait aucun sens. Alors que l’idée que les sorcières sont réelles et s’incarnent dans la forme de lycéennes gothiques a déjà du mal à se faire accepter – même si elle finit par le faire, puisque après tout, c’est un film -, le scénario perd complètement son intérêt quand il semble normal, dans l’histoire, que quelqu’un se métamorphose ainsi et doive être isolé du monde avec deux personnes qui ne paraissent pas du tout trouver ça extraordinaire. C’est donc une bonne idée, mais qui manque cruellement de crédibilité, à un point très dévalorisant pour le film.
Vendredi
Whity
Une nouvelle oeuvre typique de Fassbinder qu’il est difficile d’apprécier tant la lenteur est pesante. C’est même à croire que le réalisateur recherche des acteurs qui soient le plus immobiles et le plus inexpressifs possibles. Mention spéciale pour la musique qui est complètement anarchique et tout sauf mélodieuse.
Samedi
Camelot
Ce film se démarque de ses contemporains et de ses semblables par la remarquable qualité des dialogues. En effet, c’est paradoxal mais les dialogues non chantés des films musicaux ne sont souvent pas à la hauteur des chansons. Une réputation que Camelot gomme aisément, faisant fi du peu d’originalité du sujet en présentant de réels personnages, forgés par leur défaut, au moyen des chansons, sans gâcher l’interprétation personnelle ni forcer les acteurs à surjouer, dans un univers chevaleresque qu’on prend du plaisir à retrouver si bien reconstitué, entre le conte et la réalité. C’est d’ailleurs avec une apparente facilité également que les acteurs enjambent les obstacles de la réalisation pour satisfaire le spectateur, ce qui ne fait qu’améliorer encore leur performance.
Dimanche
Forrest Gump
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